quest-ce-quun-spiritueux

Le terme de spiritueux est généralement connu de tous, mais il n’est souvent pas maîtrisé par la majorité des gens. Les premières images qui viennent généralement à l’esprit tous lorsqu’on en parle sont la vodka, la liqueur, la tequila, le cognac, le rhum, etc. Quelle est alors cette boisson qui fait parler tant d’elle ? Pour mieux la connaître, faisons alors un petit tour d’horizon sur le sujet.

Comment obtient-on une boisson spiritueuse ?

Avant d’entrer dans le détail, rappelons que les spiritueux se distinguent des autres boissons alcoolisées par un travail de distillation, puis, selon les cas, de macération ou d’infusion qui façonnent leur profil aromatique.
Pour ceux qui souhaitent approfondir cette découverte, il est possible de commander en ligne sur une boutique de spiritueux spécialisée et d’expérimenter la richesse des arômes à travers différentes origines et techniques de fabrication.

Le principe de la distillation

La distillation consiste à séparer et concentrer l’alcool et les composés aromatiques issus d’un produit fermenté (fruits, céréales, plantes), afin d’obtenir une eau-de-vie plus riche et plus pure. C’est cette étape technique qui différencie un spiritueux d’un vin, d’une bière ou d’un cidre, obtenus par simple fermentation. Elle peut ensuite être suivie d’un élevage (par exemple en fût) pour arrondir la texture et complexifier les arômes.

Des matières premières agricoles et des techniques d’aromatisation

Toutes les boissons spiritueuses proviennent de matières premières agricoles, auxquelles peuvent s’ajouter des procédés d’extraction des arômes (macération, infusion) pour préciser la signature gustative :

  • fruits (raisin, pomme, prune, canne à sucre, agrumes)
  • céréales (orge, blé, maïs, seigle)
  • plantes, herbes, épices et racines (anis, menthe, gentiane, gingembre, écorces)
    Ces choix de matière première et de méthode expliquent la diversité des styles, des eaux-de-vie « nues » aux liqueurs aromatisées ou amers, en passant par les spiritueux vieillis.

Deux grandes familles, simples et composées

On distingue de façon pratique les spiritueux « simples », plus généralement appelés eaux-de-vie (rhum, whisky, cognac, armagnac, tequila), issus directement de la distillation d’un produit fermenté ; et les spiritueux « composés », qui associent une base alcoolique d’origine agricole (eau-de-vie ou alcool neutre) à des substances végétales mises en macération ou infusion (ex. liqueurs, apéritifs à base de plantes). Beaucoup de ces produits peuvent ensuite bénéficier d’un vieillissement pour gagner en complexité ou en rondeur. En toile de fond, la filière reste un pilier économique français à l’export : en 2024, les vins et spiritueux ont généré 15,6 milliards d’euros d’exportations, un niveau élevé malgré un léger repli conjoncturel, ce qui souligne la place structurante des spiritueux dans l’économie et la balance commerciale.

Le spiritourisme en France

Le spiritueux est une boisson qui a su faire connaître l’Hexagone au-delà de ses frontières si bien qu’une forme de tourisme de découverte économique appelé spiritourisme a vu le jour. Tout comme pour l’œnotourisme qui est basé sur la coopération entre les acteurs du tourisme, des structures hôtelières et de la culture, il en est également même pour le spiritourisme. L’activité en question consiste donc à faire découvrir aux voyageurs les sites de production pour admirer les coulisses de la préparation de ce breuvage extraordinaire. Les touristes peuvent même déguster les produits. Il faut savoir que la visite des entreprises spécialisées dans la fabrication de boissons spiritueuses attire plusieurs milliers de personnes tous les ans en France.

L’enjeu économique apporté par les spiritueux en France

Avant de plonger dans les chiffres, il est essentiel de souligner que les spiritueux ne sont pas seulement des produits de consommation : ils participent activement à l’économie nationale et à l’image de la France à l’international.

Une consommation nationale à la baisse

La consommation de spiritueux en France connaît un recul continu depuis plusieurs années. Selon le rapport de FranceAgriMer, les ventes en grande distribution s’élèvent à environ 263 millions de litres (avec une diminution d’environ 5 % par rapport à 2021), tandis qu’en cafés-hôtels-restaurants, on observe une légère remontée (+ 52 % vs 2021) grâce à la reprise du secteur CHR. Par ailleurs, selon le bilan 2024 du secteur, les achats en volume ont reculé de 2,6 % sur l’année, illustrant un contexte de contraction du marché intérieur.

Le poids à l’export, levier majeur

Les exportations constituent le pilier vital de la filière des vins et spiritueux français. En 2024, les exportations totales (vins + spiritueux) ont atteint 15,6 milliards d’euros, soit une baisse de 4 % par rapport à 2023. Malgré cette contraction en valeur, les volumes se sont globalement stabilisés (– 0,1 %).
Dans le détail, les exportations de spiritueux ont particulièrement souffert : elles ont reculé de 6,5 % pour atteindre environ 4,5 milliards d’euros en 2024, impactées notamment par les marchés chinois et les mesures antidumping ciblant les eaux-de-vie françaises (notamment le cognac).
Le solde des échanges (exportations moins importations) pour le secteur vins & spiritueux demeure élevé : 14,3 milliards d’euros, ce qui le positionne encore comme le troisième excédent commercial français, bien que celui-ci se soit érodé de 3,4 % sur un an.

Retombées économiques et enjeux

Les spiritueux génèrent des effets économiques multiples, au-delà des simples ventes :

  • création et maintien d’emplois directs (distilleries, salons, logistique)
  • retombées sur les territoires producteurs (valorisation du patrimoine, tourisme)
  • effet levier sur les secteurs amis (emballage, transport, distribution)
  • contribution à l’image de la France à travers le « made in France » haut de gamme

À ces retombées positives viennent s’ajouter des défis structurels : coûts de production en hausse (verre, énergie, taxes), concurrence internationale, barrages tarifaires, et plus généralement la fragilisation de la demande dans certains marchés clés.